Saint Pierre d'Oléron

adresse : rue du Temple 17310 Saint Pierre d'Oléron.

Historique :

Au début de la Réforme, le culte protestant était célébré dans des granges appartenant à des fidèles. Pour la commune de St Pierre, successivement à Bonnemie, la Grossetière, en Rullon et, enfin, à St Pierre même, dans la maison de la famille Fresneau.

Après la signature de l'Édit de Nantes, un premier temple fut bâti en 1606 sur l'enceinte des préclôtures du prieuré Saint Gemme. Ce bâtiment fut incendié en 1626 par crainte de le voir transformer en église comme ce fut le cas pour celui du Château. Dès 1628, l'exercice public de la religion réformée est interdit sur l'île. Les restes du temple sont démolis en 1683. Les protestants fréquentent alors le temple de Marennes.

Lors de la réorganisation des cultes en l'an X (1802), une église réformée composée de tous les protestants oléronnais, au nombre de 600, fut officiellement créée à Saint-Pierre. Placée dans la circonscription du Consistoire général de La Rochelle, qui n'avait que deux pasteurs pour dix églises, elle se trouva d'abord desservie par les pasteurs de Marennes : G. Berneaud (1803) et J. D. Gonimi (1807). Quatre suffragants de ce dernier pasteur vinrent successivement résider à Saint-Pierre à partir de 1830, époque à laquelle remonte l'organisation du conseil presbytéral. Le poste ne fut titularisé qu'en 1841.

A Saint-Pierre, le culte eut lieu primitivement dans une maison située en face de l'immeuble Chasseloup puis dans un local de la famille Grenot. Sur la recommandation in extremis de sa mère, Pierre Grenot, entrepreneur, ancien du Consistoire, donna plus tard cet appartement à l’église protestante et en fit le temple actuel, au moyen d'une subvention de 3.000 F votée à cet effet par le conseil municipal. Pendant l'exécution des travaux, une salle de la maison Allard servit provisoirement de temple.

Le nouvel édifice fut inauguré le 12 mai 1833 sous la présidence du pasteur Cambon de Marennes. Il paraît, par le procès-verbal de dédicace, que cette cérémonie revêtit un certain éclat, par suite de la présence de nombreux pasteurs, diacres et anciens du continent, outre celle des autorités civiles, des juges du tribunal et des employés des diverses administrations, qui s’y rendirent dans leurs costumes distinctifs.

 

En juin 1923, le pasteur Marc Boegner (1) y présida les obsèques nationales de Pierre Loti, décédé le 10 juin 1923 à Hendaye. Selon ses dernières volontés, il a été inhumé à Saint Pierre d’Oléron dans le jardin de « la maison des aïeules ». Le corps de Pierre Loti fut amené dans un premier temps à Rochefort, par chemin de fer, pour être exposé dans la salle renaissance de sa célèbre maison. Le cercueil est ensuite transporté sur une prolonge d’artillerie jusqu’à la Charente pour être embarqué à bord de l’aviso, Le Chamois. Celui-ci est ensuite escorté par quatre contre-torpilleurs jusqu’au large de Boyardville. Transféré sur une chaloupe qui pénètre dans le canal de La Perrotine, le cercueil est ensuite amené par fourgon automobile à St Pierre d’Oléron sur la place de la Lanterne et enfin porté à bras d’homme jusqu’au temple, après le service religieux, jusqu’à la « maison des aïeules ». Là, au fond du jardin, Pierre Loti est inhumé. A partir de 1962, les Églises protestantes de l'Estuaire de la Seudre et d'Oléron furent regroupées sous le nom d'Église réformée des Iles de Saintonge.


       Actuellement, chaque été, la présence d’un pasteur allemand permet la célébration de cultes bilingues et la rencontre entre protestants allemands et français.

 


(1) Le pasteur Boegner (1881-1970), grande figure du protestantisme français, Président de l’ERF, puis de la Fédération protestante de France, était un ami de longue date de la famille Viaud.

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DÉTAILS DES VERSETS BIBLIQUES AFFICHÉS SUR LES MURS DU TEMPLE

  • I Dieu est amour (I Jean IV, 8)
  • II Crois (Luc VIII, 50)
  • II Espère (Psaumes XXVII, 14)
  • IV Ma grâce te suffit (II Corinthiens XII, 9)
  • V Toi, suis-moi (Jean XXI, 22)

Bibliographie :

  • Paul THOMAS : La réforme dans 1'Île d'Oléron, chapitre VI (1911)
  • Ch. GENET et D. HERVE « Pierre Loti, l’enchanteur » La Caillerie, Gémozac, 1988.