Le Manoir Émilie, 2 rue du Manoir 17530 ARVERT

Le Manoir Émilie est une résidence de la deuxième moitié du 18e siècle, en pierre de taille à un étage et disposant dans le vestibule d’un escalier en bois avec une belle rampe de fer forgé influencée par le style Rocaille.

            En 1836, le manoir est la résidence secondaire de la famille BOUYER qui a tout pour être heureuse lorsque la petite Émilie naquit le 4 novembre.

            Son père, Charles Boyer qui est médecin à Marennes et sa mère Marie-Anne sont des habitués de la communauté protestante où Émilie fait son instruction religieuse. Très tôt, sa foi précoce et forte est remarquée tant par sa bonne connaissance de la Bible que par sa préoccupation pour les autres qui n’ont pas son aisance matérielle.

            Au cours de son adolescence, elle est frappée par une maladie qu’à cette époque on ne sait pas soigner. Ses parents ne lui cachent pas la gravité de son mal. Sentant sa mort venir, elle recommande à sa mère : « tu feras des bonnes œuvres. Tu penseras à moi. Il y a tant de petites filles qui ne sont pas heureuses ».

            Elle s’éteint le 21 mai 1852. Sa mère dont l’amour et la foi sont identiques à celle d’Émilie n’est pas au bout de son malheur, en avril 1853, son époux meurt brutalement.

            Veuve Anne-Marie BOUYER a le grand courage de rassembler en 1854, une dizaine d’orphelines dans le manoir dont elle sera seule à s’occuper pendant deux années. Selon le vocable de l’époque, l’asile Émilie est fondé. Sa pédagogie, basée sur son amour et sa foi est simple. Les fillettes apprennent à s’épanouir en participant joyeusement à toutes les tâches quotidiennes de la vie, y compris la lecture dans la Bible.

            A sa mort en 1870, elle laisse à l’Église protestante d’Arvert une institution bien menée par une directrice et un personnel plus étoffé, car le nombre des fillettes a augmenté. Ce seront les diaconesses de Reuilly, qui en hériteront et auront la charge de continuer l’œuvre d’amour et de foi souhaitée par Émilie BOUYER.

            Mais les temps changent. L’État encadre davantage l’action sociale, exigeant des diplômes et des compétences nouvelles. Il faut donc s’adapter. La Fondation diaconesses de Reuilly recrute des directeurs et des éducateurs dans et hors du monde protestant. L’ancien orphelinat devient une UPSES (unité polyvalente de soins, d’éducation et de scolarisation.) qui ouvre un SESSAD (soins éducatifs à domicile) et un IRPsy (Institut de rééducation Psychiatrique) et reçoit des enfants aux handicaps psychosociaux.

            En juin 2004, le 150e anniversaire de la fondation du Manoir Émilie a été célébré, montrant que le moteur de l’action est bien l’amour dont Marie-Anne BOUYER a prouvé l’efficacité.

 

NB – Dans la propriété du manoir, on peut voir deux cimetières familiaux très bien entretenus.


Bibliographie :

 - Philippe Caviglioli « L’amour et la foi » Marie-Anne Bouyer, Fondatrice de l’Asile Émilie d’Arvert. (2004). Édition de la Maison du protestantisme charentais.

 

Photos et textes : Robert Martel - MHPC  tous droits réservés.

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